Je craque, j'avais bien envie de vous montrer de quoi je suis capable avec mes mots :25:
Contrairement à Tisla, j'ai pas des idées archi-en-place de la société que j'ai crée pour cette nouvelle, mais bon, j'ai bon espoir. Ca vient tou doucettement :^^:
Les Larmes d'écume
On frappa. La grande porte s'ouvrit dans un sinistre grincement: l'averse qui s'abattait dans la nuit s'infiltra dans la chaleur de la pièce, tandis qu'une chaude lueur s'en échappait pour éclairer les ténèbres. Dans cette agréable clarté se découpa la silhouette d'un domestique. On voyait bien qu'il était serviteur, malgré son sourire trop amical et sa tenue détendue. D'un signe, il invita à entrer l'homme qui venait de frapper, une personne assez grande enveloppée dans une longue veste noire trempée de pluie, qui disparut dans la confortable lueur de la pièce sans se faire prier, suivi du valet.
"Une visite, mademoiselle. L'Amiral Yrkhan.
- Fort bien, fort bien... Fais-le entrer. Et prépare du thé, s'il te plaît."
L'amiral entra dans le vaste salon, et admira la grandeur de la pièce. Des yeux, il savoura ses moindres recoins; ils dégageaient des effluves de trésors venus de loin, une lointaine odeur d'encens, peut-être même le parfum du mystère lui-même; dans la bibliothèque située à l'opposé, des objets venus des quatre coins du monde étaient soigneusement disposés, alignés les uns contre les autres. Il contempla l'immense cheminée dans laquelle un feu accueillant mâchonnait une bûche durcie par le froid. Devant celle-ci était une table basse couleur rouge sombre, sculptée avec tant de finesse qu'elle semblait onduler sur le sol, face à laquelle se dressaient deux sièges d'une teinte semblable qui rougeoyait à la lumière du petit brasier, agitée de reflets qui glissaient le long des tissus.
La maîtresse des lieux se mit lentement en mouvement; sa silhouette élancée se leva calmement de son fauteuil puis s'approcha de son visiteur. A mesure qu'elle s'avança, Yrkhan put distinguer un peu plus ses traits. Une femme dont le teint irrégulier avait subi la brûlure du soleil et des embruns iodés de l'océan; elle avait de superbes yeux gris, doux et pénétrants, des lèvres envoûtantes de finesse, et un nez retroussé. Sa chevelure bouclée tombait dans une cascade rousse sur ses épaules, cachées avec délicatesse par une ample chemise blanche dont les manches retroussées dévoilaient des avant-bras à la musculature trop masculine, zébrés de cicatrices difformes. Elle portait un pantalon de toile sombre et une paire de bottes en vieux cuir qui semblaient avoir essuyé toutes les tempêtes du monde. Elle se tenait droite, la poitrine légèrement tenue en avant, la courbe du dos parfaitement dessinée lui donnant une allure altière qui inspirait noblesse et aventure. Le général, subjugué par sa beauté sauvage, son parfum sensuel de jasmin de Bengalore et de cèdre, ne put prononcer un mot. Durant quelques instants, seuls les crépitements du feu de cheminée résonnèrent dans le silence, avant qu'elle ne sourisse et commence d'une voix grave et claire:
" Prenez donc place dans un fauteuil, mon cher. Donnez-moi votre manteau, il séchera vite auprès du feu."
Elle marqua une pause pendant qu'il se mettait à son aise, avant de reprendre:
" Comment vous portez vous depuis la victoire de la Guerre d'Argent? Je suis attristée de ne pas avoir reçu de vos nouvelles depuis...
- Eh bien... Il faut dire que gérer les nouvelles terres m'a beaucoup occupé, et j'ai eu peu de temps pour moi, et..."
Il se tut lorsque le domestique entra dans la pièce, un plateau argenté en main, qu'il déposa sur la petite table. Deux tasses y étaient disposées, emplies d'un liquide fumant et noirâtre. Elle ne prêta pas attention à l'intrusion et imposa au général un regard ferme et pénétrant. Elle lui lança calmement, d'une voix glaciale:
"Pourquoi êtes-vous venu?"
Il toussa imperceptiblement, et ses yeux fuirent les siens pour se plonger dans le réconfort du feu rougeoyant. Il lui répondit d'une voix qui se voulait aussi ferme que la sienne, mais mal assurée:
"Vous le savez aussi bien que moi, Dynn.
- Je ne vous permets pas de m'appeler ainsi.
- Soit. Mais je maintiens que vous savez parfaitement la raison de ma...
- Je suis certes isolée de votre monde hostile et dégénéré, enfermée comme je le suis dans cette maison, mais je m'informe de ce qui s'y passe. Je veux simplement l'entendre de votre bouche, Général."
Et le début d'une autre... Dont je ne trouve pas la suite hélas, dommage, j'aimais bien le début :'(
Par le Sang de la Mort
Une silhouette était assise sur le bord de la falaise, contemplant toute la beauté de la mer, et ses reflets dorés qui illuminaient la côte des dernières lumières que projetait sur le monde le soleil couchant avant de disparaître derrière l'horizon. Elle regardait les flots agités se jeter férocement sur les écueils, et, dans un assourdissant fracas, soulever des gerbes d' écume qui jaillissaient à plusieurs mètres de hauteur. Sur la plaine qui surplombait l'océan, les herbes sèches se balançaient doucement, comme sa chevelure teintée des dernières couleurs de l'astre diurne. A quelques centaines de mètres de cette ombre vacillait un bûcher qui flamboyait dans les ténèbres nocturnes, projetant sur les herbes jaunies par l'été des teintes rousses aux couleurs de sang, celui-là même qui s'échappe fraîchement de la chair lacérée pour s'enfuir à travers les pierres durcies par la fournaise estivale. Et ce foyer embrasé brûlait le corps froid d'un roi, guerrier admirable qui jadis défendit son peuple avec la hargne des plus honorables, et qui protégea d'une volonté formidable, jusqu'à son dernier souffle, l'élue de son coeur.
La bataille qui avait fait rage quelques heures plus tôt, nourrissant la terre sèche d'une pluie sanguinolente à l'odeur de putréfaction, avait porté sur les collines le soupir de la Mort, et elle avait serré contre elle, dans une dernière étreinte, le plus grand guerrier de ces contrées qui s'était perdu dans son manteau de ténèbres. Ce voleur qui avait dérobé son coeur et ses baisers à cette ombre en détresse était mort avec honneur, et avait offert sa vie pour que continue celle de son aimée, qui n'était désormais plus qu'une silhouette perdue dans l'obscurité de la nuit, égarée dans la sombre immensité de l'univers, et qui pleurait en silence.
Elle demeurait immobile, face à la mer déchaînée, l'esprit torturé par trop de souvenirs, jours de batailles, de sang, de mort, et de derniers baisers, plongée dans des pensées qu'elles ruminait inlassablement, s'enfonçant toujours un peu plus dans un deuil trop douloureux, souffrant déjà de l'absence de tout cet amour dont elle avait tant besoin. Le vent vint brûler ses joues, déjà rougies par le froid nocturne. Puis le soleil revint, de l'autre côté des contrées, juste derrière les collines serrées les unes contre les autres à perte de vue. Alors Nyd se leva, affrontant toujours l'océan du regard, et hurla toute sa douleur à l'étendue bleutée, criant tout son malheur, et ce refus de plonger son coeur dans la noirceur d'un deuil insupportable.
Son corps, que trop de malheur ne pouvait plus soutenir, se laissa basculer dans le vide, prêt à se fracasser contre les rochers en contrebas. De justesse, une main robuste rattrapa la sienne. L'homme la hissa sur le rebord de la falaise et l'étreignit d'une force réconfortante. Soulagé d'être arrivé à temps, il remercia son instinct de lui avoir soufflé l'idée qu'elle tenterait de venir à la rencontre de la mort, plutôt que de la laisser venir.
"Viens, rentrons. Tu dois te reposer...
- Non.
- Tu vas dormir un peu, et manger.
- Parce que toi, tu as dormi cette nuit? Et aujourd'hui? Par le sang de la mort, sois réaliste! Comment veux-tu que je..."
Il resta interdit, exaspéré par cet entêtement farouche de celle qu'il avait trop peu appelée "belle-soeur". Il la prit fermement par le bras et l'entraîna sur le chemin escarpé qui menait au village, atterré par le reflet vide qui flottait dans ses yeux, autrefois regard perçant et profond.
Ils pénétrèrent dans le village silencieux, traversant une vaste place au milieu de laquelle gisaient quelques branches calcinées, et entrèrent dans la plus grande des habitations. Une lumière chaude et accueillante éclaira leurs visages, celle d'un feu qui mâchonnait quelques bûches au centre de la pièce. Une dizaine de personnes étaient assises autour de celui-ci, et dévoraient de leurs yeux brillants le visage torturé de tristesse de la jeune femme. A la lumière du feu, on pouvait distinguer ses traits creusés par les larmes qui avaient coulé toute la nuit, laissant derrière elles d'épaisses traces salées sur son visage pâli par la fatigue, entouré de sa lourde chevelure boueuse et emmêlée, et de lourdes cernes soulignaient ses beaux yeux d'émeraude. Ils s'installèrent l'un contre l'autre, tournés vers la chaleur du feu, observant à leur tour les gens les plus importants du village. Tout comme celui de Nyd, leurs regards n'étaient plus les mêmes, et leurs allures altières et fières d'autrefois étaient celles de celui qui se replie sur lui-même pour mieux s'enfermer dans son silence malheureux. L'un d'eux fixait Nyd de son regard noirci par ses iris sombres. Il se racla la gorge et commença d'une voix sépulcrale:
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Tout cela est à suivre xD
Bon courage pour tout lire, au moins une serait déjà un bon pas en avant xD